
ISABEAB
ISABEAB

Depuis que je suis né, le processus a commencé. Nous vivons toute notre vie pour qu'une image soit possible.
Pour que ces choses soient peintes, j'ai vécu toute ma vie, et puis, le moment où ça arrive, c'est le moment où ça devait arriver.
Il m'a fallu vivre toutes les déceptions amoureuses, tous les aliments que j'ai mangés, tous les voyages que j'ai faits, pour que je puisse y penser aujourd'hui. Si je n'avais jamais vécu tout ça, je n'aurais jamais pu y penser.
Alors il y a l'image, il y a toute cette vie qui a été vécue pour que cela puisse arriver.
Et puis, quand je commence, quand je mets la peinture sur le pinceau, je sens déjà que ça, l'idée, se meurt. Pas cette mort que l'on pèse et qui est vue comme très mauvaise. Il y a peut-être le point manquant, qui est ce que je ressens à propos de l'écran quand c'est fini. C'est fini, ce n'est plus à moi.
Quand c'est dans ma tête, l'idée m'habite. Au moment où elle est là-bas, elle n'est plus à moi, c'est comme si je ressentais ce chagrin d'avoir perdu la chose qui était en moi avant.

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